David REALh /

OUTSIDER graphomaniac

How to understand some madness

as benefits for humanity

More than the overly excellent "to know how to think" of metaphysicists, it is dementia, backwardness, delirium, ecstasy and agony, the "no longer knowing how to think",

that are truly called to discover us.

 Jean-pierre Martin,

Henri Michaux, Gallimard 2003




David Realh’s drawings suggest an artist alive to every mark and line who placed his obsessions with acute spatial wit. Especially in complicated scenes, this make his unembellished backgrounds tilt and bend, where figures rush this way to us...

Sometimes he collaborates directly with the poet Alex Svi



madness /

as a fighting sport /

The creative process can be described as a temporary, obligatory psychosis. That the artist is "crazy" is therefore not a coincidence: it is a necessity. Most often, he will not remain in a state of madness; he will only pass through it; sometimes he lingers.
 
But his artistic standard still requires him to go through an essential syncope, a real collapse of the mind, from which the new will come out.
Better: from this chaos only the new can emerge. This eclipse that breaks the consciousness is the very condition of the creative act.

 

Anton Ehrenzweig - L'Ordre caché de l'art

 



Whoever hides his madman dies speechless.

 Henry Michaux


DAVID REALH
 
La folie comme travail, comme sport de combat
Madness as a fighting sport
 
 
 
Michaux : « Les difficultés de l’halluciné à suivre ce qui se passe en lui sont terribles. » Connaissance par les gouffres, p223
 
Anne-Elisabeth Halpern, Henri Michaux - Le laboratoire du poète, p358
 
 
 
« Plus que le trop excellent « savoir-penser » des métaphysiciens, ce sont les démences, les arriérations, les délires, les extases et les agonies, le « ne plus savoir penser », qui véritablement sont appelés à non découvrir. » (Les grandes épreuves de l’esprit)
 
Jean-pierre Martin, Henri Michaux, Gallimard 2003, p566
 
 
Dubuffet : Les idées sont une salivation de la cervelle complètement vaine, elles sont le matériau de la peinture ; il est indifférent de mettre en œuvre telle ou telle.
 
Jean-pierre Martin, Henri Michaux, Gallimard 2003, p425
 
 
 
Jouannais 12 Dubuffet, à propos des « héros de l’art brut » : « Ils cachaient leurs ouvrages sous leur matelas ou les enfermaient dans des boîtes. Ils étaient parvenus à attribuer pleine existence à ce qu’ils voyaient eux-mêmes sans avoir plus le moindre souci d’êtres seuls à le voir. »
 
 
Jouannais-9 « Ludwig et Paul Wittgenstein, le célèbre philosophe d’importance historique, et le fou non moins célèbre, étaient tous deux des êtres tout à fait extraordinaires. L’un a publié son cerveau, l’autre pas. J’oserai même dire que l’un a publié son cerveau et que l’autre a mis son cerveau en pratique. » Thomas Bernhard
 
 
Balso-50 Penser est pour Caeiro le contraire de voir. Il affirme que penser l'incommode, que penser équivaut à être « malade des yeux ». Car penser est ce qui empêche tout accès à l'être.
 
 
Balso-50 « Penser » livre le monde à une investigation transcendantale dont les termes ultimes sont Dieu, la création ou l'âme. « Penser » équivaut dans ces conditions à « ne pas comprendre », à se montrer incapable de saisir le monde comme pure existence.
 
 
Arnaud-146 Victime d'une forme de dépression chronique, Pessoa finit par envisager de se faire interner : sa peur de la folie, à l'entendre « déjà folie », s'avérait presque plus invivable que l'issue tant redoutée. Jouissant d'un statut, un interné est tout de même quelqu'un : dans l'asile sans murs ni barreaux où se débat Pessoa, personne n'occupe de place réelle.
 
 
Thirlwell-123 Le moi fou et le moi sain d'esprit sont presque indiscernables l'un de l'autre. C'est ce que Sterne, avec malice, met en évidence. Le mécanisme de son roman est si séduisant, si agréablement comique, qu'on en oublie facilement que tous les personnages sont fous. Ce qui revient à dire qu'ils sont normaux.
 
 
Clément-360 Chez Anton Ehrenzweig, L'Ordre caché de l'art, le processus créateur est décrit comme une psychose passagère, obligatoire. Que l'artiste soit « fou » n'est donc pas un hasard : c'est une nécessité. Le plus souvent, il ne restera pas dans l'état de folie ; il ne fera qu'y passer ; parfois il s'attarde. Mais sa norme d'artiste exige toujours qu'il traverse une syncope essentielle, un véritable affaissement de l'esprit, d'où sortira le neuf. Mieux : de ce chaos seul le nouveau peut émerger. Cette éclipse qui fracture la conscience est la condition même de l'acte créateur.
 
 
Sauvanet-55 L'insu, serait-ce l'insouciance de l'enfance ? Chez Nietzsche, l'enfant est la figure de l'affirmation du réel.
 
L'insu, sans être l'insouciance, prend sa source en elle, mais sous une autre forme. L'insu c'est le sérieux, au sens où l'enfant, quand il joue, est tout entier à son jeu.
 
Miranda81 « Nous rangeons. Ça s'effondre. Nous rerangeons et c'est nous qui nous effondrons. » Rilke
 
 
Bruchez-259 « Qui cache son fou meurt sans voix. » Michaux
 
 
Si grande soit-elle, une philosophie, plus elle est proche de la vie, plus son ridicule – par une sorte de feinte, de cabriole démoniaque, - s’affirme considérable : on met alors droit dans le mille et il a nom « bêtise». C’est avec effroi qu’on s’aperçoit que plus c’est sérieux, moins c’est sérieux !
 
Witold Gombrowicz, Journal, p. 329 et 330.
 
Denis Grozdanovitch, Rêveurs et Nageurs, José Corti 2005, p34