paul qwest /

Il fut professeur d'histoire de l'art quelques années avant de se consacrer à sa collection tout en poursuivant cours et conférences / d'histoire de l'art / philosophie de l'art. Il se consacre désormais exclusivement à la conception d'expositions à travers le monde ce qui correspond à sa culture cosmopolite.

Il considère la philosophie comme un art de la pensée, au même titre que la littérature est un art de l'écriture et l'identité celui de l'échafaudage.

Le fond de ma nature est, quoi qu’on dise, le saltimbanque.

J’ai eu dans mon enfance et ma jeunesse un amour effréné des planches.

J’aurais été peut-être un grand acteur, si le ciel m’avait fait naître plus pauvre.

Encore maintenant, ce que j’aime par-dessus tout,

c’est la forme, pourvu qu’elle soit belle et rien au delà.

(…)

Moi, j’admire autant le clinquant que l’or.

La poésie du clinquant est même supérieure en ce qu’elle est triste.

Il n’y a pour moi dans le monde que les beaux vers, les phrases bien tournées,

harmonieuses, chantantes, les beaux couchers de soleil,

les clairs de lune, les tableaux colorés, les marbres antiques et les têtes accentuées.

Au delà, rien.

Les oiseaux en cage me font tout autant pitié que les peuples en esclavage.

De toute la politique, il n’y a qu’une chose que je comprenne, c’est l’émeute.

Fataliste comme un Turc, je crois que tout ce que nous pouvons faire pour le progrès de

l’humanité ou rien, c’est absolument la même chose.

Quant à ce progrès, j’ai l’entendement obtus pour les idées peu claires.

Tout ce qui appartient à ce langage m’assomme démesurément.

Je suis avant tout l’homme de la fantaisie, du caprice, du décousu. 

Gustave Flaubert

extraits d'une lettre à Louise Colet - 1846