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turbulences ANONYMES /

RELATIONS PHOTOGRAPHIQUES à PARTIR DE LA COLLECTION SOMEXKI / 8 thèmes / Curiosité / FANTASME / Identité / LA NUIT / PHILOSOPHIE / PHOTOGRAPHIE / Société / TEMPS /

curiosité / 2 Thèmes / 6 SUJETS / LIBIDO SCIENTI / SCIENCE / ICARE / ESPACE / LIBIDO SENTIENDI / Découverte sexuelle / EXPLORATION SEXUELLE / AVENTURE SEXUELLE /


curiosité / LIBIDO SCIENTI / icare /

Ne pas atteindre la perfection

permet-il de ne jamais la craindre

collection somexki / ED ZITTHER /



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S'ÉVADER PAR LE HAUT / VOIR LE MONDE D'EN HAUT

Ainsi, serait-ce donc que j'appartiens aux cieux ?

Pourquoi, sinon, faudrait-il que les cieux

Me fixent obstinément de leur regard d'azur,

M'attirant sans répit, et mon esprit, plus haut

Toujours plus haut, m'absorbant dans le ciel,

Sans cesse m'entraînant tout là-haut

Vers de lointains sommets, loin au-dessus des hommes ?

Pourquoi, quand ont été strictement calculés

L'équilibre et le vol au mieux de la raison,

Pour bannir l'élément échappant à la norme,

Pourquoi, même en ce cas, l'élan vers les sommets

Doit-il paraître, en soi, côtoyer la folie ?

Car il n'est rien qui puisse me satisfaire ;

La nouveauté, sur terre, est si tôt défraîchie ;

Je me sens aspiré sans cesse vers le haut, plus détaché,

Proche de plus en plus de la splendeur solaire.

Pourquoi me brûlent-ils ces rayons de raison,

Ces rayons de raison pourquoi m'ont-ils détruit ?

Villages vus d'en haut et cours d'eau sinueux,

Je les supporte enfin quand je m'éloigne d'eux.

Pourquoi plaider ainsi, consentir, me tenter

De promesses qu'en le voyant ainsi, en bas, à l'horizon,

Je puis aimer l'humain

Bien que le but, jamais, n'eût pu être l'amour

Ni, s'il avait été, jamais je n'aurais pu

Appartenir aux cieux ?

Je n'ai pas, à l'oiseau, envié sa liberté

Ni, non plus, convoité l'aise de la nature,

Rien ne m'a entraîné que l'étrange désir

De monter toujours plus, plus proche et de plonger

Au profond du ciel bleu, si contraire

Aux joies sensuelles des organes, si loin

Des plaisirs d'un esprit supérieur,

Rien que plus haut, toujours plus haut

Et, peut-être, ébloui, vertige incandescent

De mes ailes de cire.

 

Ou est-ce qu'après tout

J'appartiens à la terre ?

Sinon pourquoi faudrait-il que la terre

Mît tant de hâte à circonscrire ma chute ?

N'accordant nul espace à penser ou sentir,

Pourquoi la terre indolente, si molle

M'accueillit-elle ainsi comme un choc sur l'acier ?

En placage d'acier la terre molle s'est-elle changée

Juste pour me montrer ma mollesse à moi-même ?

Afin que la nature puisse me faire entendre

Que tomber, non voler, est dans l'ordre des choses,

De loin plus naturel que passion éthérée ?

Dès lors, l'azur du ciel serait-il donc un rêve ?

Et l'a-t-elle inventé la terre où j'appartenais

Pour l'éphémère ivresse que, chauffée à blanc,

A connue un instant la cire de mes ailes ?

Les cieux furent-ils complices de cette punition ?

De me punir pour ne pas croire en moi

Ou pour y croire trop ;Impatient de savoir où était l'allégeance

Ou, d'orgueil, présumant

Déjà de n'avoir plus nulle chose à apprendre ;

Pour vouloir m'envoler

Vers l'inconnu

Ou le connu :

Tous les deux, bleu azur, unique grain d'idée.

 

Yukio Mishima

Soleil et acier