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Pour moi, ailleurs, n'est pas une destination.
C'est une proximité avec une distance.

Ed Zitther

Prenez des photos

de ce que vous craignez.
 Diane Arbus

Ed Zitther est avant tout compositeur. Il est moins photographe qu'un artiste qui pratique cette technique comme un pianiste joue de la musique avec son instrument. On peut le comprendre facilement en abordant trois principes simples: la sprezzatura, le théâtre du monde et le montage par la mise en relation.

Ne pas prendre de photos /

faire des photographies de A à Z, et au delà /

Sprezzatura

Faire preuve de sprezzatura est une vertus qui apparaît à la Renaissance en Italie. Il s'agit d'user en toutes choses d'une certaine nonchalance, qui masque l'artifice, et qui montre ce qu'on fait comme s'il était venu sans peine et sans y penser. Ainsi, l'art devient ce qui ne semble pas être de l'art. Cette faculté de donner une apparence de facilité, d'aisance et de naturel aux réalisations les plus ardues est à la base de ce travail.

Un théatre du monde

Ses photographies semblent parfois surgir du hasard alors qu'il n'en est jamais rien. Chacune d'entre elles est le produit d'un projet initial, d'une réflexion approfondie et documentée puis d'une méthode de réalisation précise issue d'un protocole de prise de vue techniquement méticuleux. Il travail comme un réalisateur de cinéma. Il s'agit pour lui de produire des mondes à partir du réel, de "faire" des photographies comme on "fait" du cinéma. Ainsi il ne "prend" jamais de photos. Il "fait" des photographies qui traduisent quelque chose d'abstrait en le rendant visible.

Les tirages mis en contexte

Enfin, il juxtapose le plus souvent plusieurs de ses tirages - en di ou triptyque par exemple - ou les partage avec d'autres artistes contemporains pour les inclure dans des œuvres en collaboration.