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Zorah Somexki collecte et collectionne des photographies anciennes et anonymes qu'elle restaure et dont elle propose des tirages contemporains. Cette œuvre sans artiste pose la question ontologique de l'art photographique. La collection contient plusieurs milliers de photographies 

L'involontaire /

l'art à notre insu /

Une oeuvre n'a ni objet ni sujet.

Elle est faite de matières, de formes diverses,

de temps et de vitesses très différentes.

Elle ouvre en chacun des portes

que nous sommes parfois seul à avoir.

Comment décrire une notion aussi fragile que l'insu ?

Pierre Sauvanet écrit :

« L'insu est ce qui se fait en nous sans nous – mais pas exactement malgré nous.

Il s'agit de faire confiance à ce qui « se fait » en nous – ce « faire confiance » se faisant lui-même, progressivement, sans nous. »

C'est un circuit direct, qui évite le détour par la pensée discursive

et peut agir sans être convoqué.

Il faut reconnaître que pour certaines choses,

l'intention et le projet agissent plutôt comme des freins à main.

Rien ne sert d'embrayer, il faut lâcher le frein et donner libre cours au flux créateur.

Par quelles voies peut-on favoriser cette fluidité?

C'est la question que nous invite à poser ces photographies.

portée philosophique /

Vivre sans y penser peut s'apprendre, fuir l'empesé du monde aussi, regarder à côté de l'en face, ignorer ce qu'on manigance, étioler son gouvernail, penser à s'oublier, démobiliser la volonté, tout cela dans un flou mêlé d'électricité, une candeur intense, une désinvolture en béton, étanche aux préoccupations, genre

hirondelle, dans l'ampleur, bouche bée...